A quelques kilomètres de Londres...

Ce post est la suite de celui-ci : https://alcdm-rpg.forumsrpg.com/ses-ruelles-f152/l-enlevement-t386.htm

Peter avait perdu la notion du temps dès que la voiture avait démarré. Pendant tout le voyage, lui et Anthora restèrent serrés l'un contre l'autre comme pour se sentir plus en sécurité, et fermaient les yeux comme pour espérer se réveiller d'un moment à l'autre. Mais ils avaient beau les rouvrir quelques secondes plus tard, ils se trouvaient toujours dans cette voiture, eux derrière, les deux hommes devant, les vitres de la voiture noires comme pour les empêcher de prendre leurs repères au-dehors, comme s'ils voulaient tout faire pour les empêcher de retrouver leur chemin s'ils parvenaient -par la plus grande aubaine- à s'enfuir. Mais, à ce moment, Peter ne pensait pas à s'enfuir. Au contraire. Non pas qu'il n'aurait pas voulu qu'ils s'enfuissent, mais ses pensées étaient préoccupées par les raisons qui avaient poussés ces hommes à les enlever, car il s'agissait bien là d'un enlèvement. Il ne souvenait pas d'avoir eu un quelconque ennui dans les mois et les années passées, donc ça ne pouvait être à cause de lui qu'il l'avait enlevé. Non, ils voulaient, par son intermédiaire, réussir à mettre la main sur quelqu'un. Quelqu'un qu'il connaissait, quelqu'un qu'ils savaient viendrait à son secours... Et ce quelqu'un, c'était Eurora.
Il en venait à cette conclusion lorsqu'il sentit la voiture bifurquer au coin d'une route alors que depuis une dizaine de minutes, ils allaient toujours tout droit. Tout droit depuis dix minutes?! Mais voilà, c'était comme de cette manière qu'il réussirait à retrouver son chemin, si besoin !!! Quand on ne peut se repérer visuellement, il faut bien se repérer par ses autres sens !!!
Cette révélation s'étant faite dans son esprit, Anthora le replongea dans l'acheminement de ses pensées alors qu'elle lui posait une question.
- Et donc, tu es sûr que c'est après Eurora qu'ils en veulent?
- Oui, c'est logique. Tout est logique. Le rêve qu'elle fait depuis des mois, sa mère enlevée pour on ne sait quelle raison il y a 18 ans, Cette impression qu'elle avait d'être suivie depuis quelques temps. Tout, tout est logique.
- S'ils savaient où elle était, s'ils ont retrouvé sa trace, pourquoi ne pas l'avoir enlevée elle, directement?
Peter commençait de plus en plus à comprendre les évènements et à voir clair dans les intentions des hommes.
- Ils auraient trop attirés l'attention sur eux. A Jordan Collège, tout le monde aurait plus facilement remarqué son absence et ils se seraient tout de suite inquiétés. Alors que si c'est elle qui décidait de partir, d'elle-même, ça changeait tout. Elle venait elle-même vers eux. Elle venait d'elle-même tomber dans leur piège. Ils sont intelligents. Très intelligents.
- Et... Tu crois qu'elle viendra.
Peter fronça les sourcils.
- J'en ai bien peur, et c'est ce qui m'inquiète. Elle n'est pas encore au courant à l'heure qu'il est, elle vient sans doute juste d'apprendre où nous étions partis de notre père. Mais quand elle se rendra compte, dans deux jours, que nous ne sommes pas revenus, elle se rendra ici, à Londres pour aller voir grand-mère et quand elle lui dira que je ne suis pas venu, alors rien ne pourra la retenir d'essayer de démêler cette histoire.
- Je crois bien que tu as raison...
Peter acquiesça et resta silencieux un moment.
- Il n'y a pas moyen qu'elle sache que c'est un piège.
- S'il y en a, dis-le moi, je suis preneur.
Anthora baissa les oreilles comme si elle était désolée de ne pas en avoir.
- Hélas...
- De toute façon, s'il y avait un moyen de la prévenir, je crois que ça ne l'empêcherait pas de venir...
Ils restèrent silencieux un long moment, pendant lequel ils se laissèrent bercer par les chaos de la voiture qui les emportait toujours un peu plus loin de Londres, de Oxford, de Eurora, à chaque seconde, chaque minute qui passaient. Encore qu'ils ignoraient s'ils ne se rapprochaient pas de Oxford? Après tout, ils ne voyaient rien du chemin qu'empruntait la voiture... A un moment enfin, celle-ci parut ralentir et quelques secondes après, elle s'arrêta. Sans un mot, les deux hommes sortirent dehors et refermèrent les portières pour laisser Peter et Anthora seuls dans la voiture, pour un moment.
- Qu'est-ce qu'ils font? Ils comptent nous laisser là ou quoi?
- Encore que je préférerai rester ici, renchérit son daemon, je préfère ça plutôt que de les suivre. Surtout si ce daemon-singe est là..., ajouta t-elle en frissonnant.
Peter la rassura aussitôt :
- Ne t'inquiète pas, je ne te lâche plus. Ce daemon ne pourra plus te faire du mal. Et nous faire du mal.
La portière de leur coté s'ouvrit soudainement et Peter sentit qu'on lui mettait sans attendre, un bandeau sur les yeux, et sans une parole, on lui intima de sortir de la voiture. Anthora serré contre sa poitrine, -fidèle à la promesse qu'il venait de lui faire-, il obéit et se leva.
Il entendit le "clac" distinctif d'une portière qui se ferme et sentit une poussée dans son dos. On lui demandait d'avancer. Il se mit en marche, le bruit du crissement des graviers résonnant à ses oreilles. Il essaya de voir à travers le bandeau qu'il avait sur les yeux, mais c'était impossible. Celui-ci était plié en double. Néanmoins, il sut qu'ils entraient dans une maison car le bruit des graviers s'estompa alors, pour se remplacer par le bruit que faisait un parquet de bois lorsqu'on marchait dessus.
Quelques secondes après, on le poussa en avant et il manqua tomber en sentant le sol se dérober sous le lui. Il y avait en fait un petit escalier qui descendait... Il trébucha sur la première marche et s'étala trois marches plus bas, sur un sol de terre humide. Il s'était sans doute écorcher le genou, mais il lui importait seulement de savoir où ils se trouvaient, et il enleva le bandeau qui lui cachait les yeux. C'était une cave. Il y faisait humide et froid et il se demanda combien de temps ils allaient passer ici. Il se mit debout. Durant sa chute, il n'avait pas lâché Anthora, elle était toujours serrée contre lui.
- J'ai vu le dehors, lui murmura t-elle. J'ai fais semblant de dormir et j'ai regardé l'extérieur à travers mes yeux mi-fermés.
Peter la regarda avec intérêt.
- C'est une vieille ferme qui paraît abandonnée. Il y a des champs tout autour et ils ne sont pas du tout entretenus. Ils poussent en toute liberté. Les herbes sont tellement hautes que je crois qu'on ne voit même pas la ferme de la route.
Peter avait espéré qu'il aurait pu y avoir un espoir que la ferme soit visible de la route, pour qu'on puisse voir où ils étaient. Mais à la description que lui fit Anthora, il répondit, désespéré de ne jamais revoir la lumière du jour.
- Je crois qu'on n'est pas prêts d'être retrouvés.

A suivre...
Suite avec Eurora :
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Suite de :
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Au moment même où Eurora se redressait dans son lit, Peter se réveilla en sursaut lui aussi et se redressa sur le sol humide et dur de la cave où il se trouvait. En position assise, la tête entre les mains, il essayait d'enlever les images de sa tête du cauchemar qu'il venait de faire. Impossible, tous les détails y restaient même profondément ancrés.
*Impossible,* pensa t-il.*C'est impossible ! Ce n'est qu'un cauchemar... Un simple cauchemar*... *Ou plutôt ce serait une bénédiction, mais à voir l'état où je me trouvais... J'avoue que ça me fait peur*.
- Tu as raison c'était curieux, lui dit Anthora. Tu... Crois qu'elle a fait ce rêve aussi?
- Je n'en ai pas la moindre idée, marmonna t-il.
Soudain, il se figea. Il se tourna lentement vers Anthora pour lui dire :
- Je... Ne t'ai pas vu dans mon rêve...
Anthora comprit ce qu'il entendait par là et ne put s'empêcher de frissonner.
- Tu... Tu crois que c'était préméditoire?
Sans répondre, Peter la prit dans ses bras, Anthora se serra contre lui.
- Dorénavant, je ne te lâche plus du tout. On reste ensemble, côte à côte. Il faut les empêcher le plus possible de nous approcher et de nous faire du mal, à l'un comme à l'autre.
Tous deux restèrent ensuite silencieux un long moment. Il faisait sombre dans la cave et ils ne pouvaient pas savoir si oui ou non le matin était proche puisqu'il n'y avait aucune fenêtre ici... Il faisait sombre et frais. Cela faisait un jour entier qu'ils étaient là, pourtant, il avait l'impression que cela faisait beaucoup plus longtemps. Il ne savait pas s'ils allaient pouvoir supporter longtemps c froid intense régnant dans le sous-sol, mais tout ce qu'il savait, c'était que sa résistance avait déjà un peu faiblit. Il avait l'impression que cette humidité même s'était imprégnée dans les fibres même de ses vêtements.
- Et si, et si Eurora ne venait pas? Demanda Anthora alors, si elle ne venait pas, tu crois qu'ils nous laisserait enfermer ici?
- Je crois en tous cas que ça ne leur ferait rien de plus de nous laisser ou de nous sortir d'ici. Le mieux c'est ese coucher, de se serrer l'un contre l'autre pour essayer de garder le plus de chaleur possible, et de rester ainsi.
Anthora acquiesça. Tous deux s'exécutèrent et s'allongeant sur le sol, ils ne purent que se serrer l'un contre l'autre et attendre. Attendre et essayer de trouver la sommeil, en attendant qu'un changement, n'importe lequel, survienne.

A suivre...
Sur le 2e post du topic ci-dessous :

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...

Anthora se faufila contre le jeune homme.
- Ils sont repartis.
Peter échangea un regard avec son daemon puis il mit debout avança dans le noir presque à tatons et arriva au pied de l'escalier. Ce qui fut partiellement difficile car il ne voyait pratiquement. La seule lumière qu'il y avait était le faisceau de lumière qui rentrait dans la cave par la petite fenêtre à ras le solqui ouvrait sur le dehors. Lentement, le jeune homme et son daemon grimpèrent l'esaclier. Arrivés en haut, ils s'arrêtèrent. Peter s'assit sur le palier de la première marche et ressortit l'espèce de bout de fer sur lequel il avait failli tomber et s'écorcher vif il y avait deux jours.
Il entreprit ensuite de déverrouiller la serrure. Il avait déjà vu faire ça mais il ne l'avait jamais expérimenté par lui-même et il ignorait s'il allait réussir à l'ouvrir.
- Stop ! murmura Anthora au bout d'un moment.
Peter arrêta de farfouiller dans la serrure et tendit l'oreille.
- Quelqu'un est revenu...
En effet, ils entendaient des bruits de pas passer juste devant la porte, faire une légère pause devant... Peter et Anthora retinrent leur souffle un long moment... Enfin, l'homme de l'autre côté se remit à marcher. Il fut absent quelques minutes puis il revint. Ils l'entendirent à nouveau juste à temps qu'il ressortit de la maison.
Peter entreprit ensuite de continuer son déverrouillage... Dans le silence le plus total de la maison.

Suite du RP d'Eurora, dernier RP de la page, du 17 octobre.
https://alcdm-rpg.forumsrpg.com/les-dortoirs-f32/un-reve-si-reel-t394.htm#6378
Les deux, celui d'Eurora et de Peter se passent au même moment.
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La nuit...

Peter, roulé en boule contre son Daemon posé sur sa poitrine, se laissait somnoler. Somnoler car, dans la fraicheur de la cave, il ne pouvait que frissonner au contact de la terre glaciale, et non dormir... De plus, l'automne se laissait ressentir par le seul air ambiant. L'été était bientôt terminé, c'était indéniable... L'automne se sentait.

La nuit... Il rêvait, il se laissait emporter par ce qui semblait être son seul refuge contre le froid...
Un bruit de caillou.
Un caillou sembla être propulsé à quelques distance de lui, celui-ci rebondit contre des pierres, un mur de pierre peut-être et le silence revint. Le bruit qu'il avait provoqué avait ressemblé à celui d'un caillou que l'on lance dans un puits et ceci éveilla son attention... Et dans son rêve, il se réveilla...

- Qui est là?
Peter écoutait, silencieux, n'osant même respirer.... Anthora non plus... Le silence régna pendant de longues secondes...
« - Personne Peter tu vois bien... C'était un caillou qui a dû tomber et ricocher... »...

C'était son Daemon qui avait parlé... C'est alors qu'il entendit son nom être prononcé et il bondit sur ses pieds en tentant d'apercevoir une silhouette au travers de l'obscurité...
- Peter? murmura Eurora, la voix semblant tremblante.
Silence.
- Il y a quelqu'un... Qui est là? demanda Peter...
Il n'y avait pas de peur dans sa voix. De la surprise, de l'appréhension...
*Eurora???*, pensa t-il.
La lumière sembla se faire soudain en lui. Il y avait Eurora dans cette pièce. Comment, pourquoi ne furent pas les questions qu'il se posa. Il ne se posa même pas de questions. Il voulait la voir, revoir la présence de sa chère amie qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps. Et il voulait revoir la lumière du jour, aussi. Mais... il sembla ne plus rien y avoir... Eurora ne répondit pas. Peter ressentit à nouveau le froid de la cave et il sut qu'elle était partie à nouveau. Ou alors... Elle n'avait finalement pas été là...?

Le jeune homme se laissa retomber au sol, sur les genoux et il fut pris d'un sanglot, pour la première fois depuis qu'il était captif... *Je veux sortir de là, je veux sortir !*
C'était trop injuste ! Juste au moment où il pensait l'avoir retrouvée !!!
Son Daemon vint se serrer contre lui, pour lui procurer un peu de chaleur. Peter accepta son soutien et il le serra contre sa poitrine...

En sortant par leur sortie habituelle de Jordan Collège, Eurora et Aladrian s’arrêtèrent soudain et se demandèrent comment ils allaient pouvoir se rendre au plus vite à Londres. Car, il fallait le dire, entre Oxford et Londres, il y avait une petite distance quand même… Alors que leur enthousiasme retombait et qu’Eurora se laissait retomber contre un mur derrière elle, tous deux tournèrent la tête en entendant une voix :

- Tout va-t-il bien Mademoiselle ?

La jeune femme bondit aussitôt sur ses pieds, prête à défendre sa peau. Mais, devant elle se trouvait…

- Monsieur Varstald ???

En effet, devant elle se trouvait le père de Peter. Quelle ironie du sort ! Elle cherchait un moyen pour aller rechercher Peter et la personne qu’elle rencontrait était justement le père de celui-ci !!! Elle ne s’interrogeait sur el fait qu’il se trouvait dans les rues à cette heure, peu importait ses raisons mais elle sentit son enthousiasme revenir et elle lui sauta presque dessus en lui expliquant brièvement…

- Je sais où se trouve Peter Monsieur Varstald ! Je… Je l’ai rêvé enfin non ce n’était pas un rêve… C’était une sorte de vision, je l’ai vu de mes yeux, j’en suis certaine ! Il est à Londres mais j’ai vu l’endroit !

Monsieur Varstald avait blanchi un peu lorsqu’elle avait prononcé le nom de son fils puis, il était resté perplexe. Il avait une croyance limitée en les visions que l’on pouvait avoir en rêve même s’il ne sous-estimait pas le lien très fort qui unissait son fils et Eurora. Mais, il la voyait si enthousiaste et si enfermée dans ses certitudes d’avoir vu une véritable vision qu’il n’osa la contredire. Et au fond, il souhaitait également retrouver son fils… Il prit alors la parole :

- Venez avec moi tous les deux…

Eurora et Aladrian le suivirent, sans un mot supplémentaire. Ils revinrent au Temple Assoiffé presque en courant, le Pub se trouvait à quatre coins de rues de là mais Monsieur Varstald ne s’arrêta pas là… Il continua à courir, ainsi qu’Eurora et son Daemon derrière lui. Ceux-ci ne voyait rien de tout ce qui se passait autour d’eux, ils couraient, couraient, ne voyant que leur but ultime devant les yeux…

Courraient, courraient jusqu’au moment où Monsieur Varstald les stoppa et les fit monter dans un zeppelin. Zeppelin qu’il détacha ensuite et en habitué, il commença à lâcher du leste…

Quelques minutes plus tard, le zeppelin prenait de l’altitude…

***
Une demi-heure plus tard, au-dessus de Londres...

Eurora pointa le bras vers l’avant.
« C’est par là ! J’en suis certaine ! De là d’où nous avons vu la scène et la maison s’éloigner, nous avions cet angle de vue… »

Elle bifurqua sur elle-même, calculant sans doute une distance…
« C’est par là ! »
Elle le savait, elle le sentait, elle reconnaissait l’endroit. Son inconscient reconnaissait l’endroit, il sentait la présence non lointaine de Peter et d’Anthora, emprisonnés quelque part…

…
Quelques minutes plus tard, au milieu d’un champ entouré d’un enclos de hauts arbres et de buissons, Monsieur Varstald déposa le zeppelin en douceur et presque aussitôt, Eurora suivi de son daemon sauta en-dehors de la nacelle.

Elle se mit aussitôt à courir, sans attendre, vers elle ne savait où. Son instinct la poussait, l’incitait à aller toujours plus loin, à se diriger dans telle direction bien qu’elle n’aurait su expliquer ce phénomène. Elle courrait, son daemon la dépassa bientôt en distance courant beaucoup plus vite qu’elle mais, il lui ouvrait le passage en quelque sorte, l’empêchant de se prendre les branches car il les brisait en passant avant elle.

Soudain, celui-ci s’immobilisa en pleine course et Eurora par la vitesse, faillit se renverser par-dessus lui. « C’est ici », lui dit Aladrian.

Eurora regarda.
Une maison recouverte en grande partie de lierre avec un puits dans la cour devant la maison. Autour de la maison, des champs, des champs où poussaient des herbes folles hautes de deux mètres au moins. La maison était bien dissimulée au monde, pensa Eurora qui communiqua sa pensée à son Daemon. Celui-ci acquiesça et avança dans la cour. Eurora le suivit. Il ne semblait y avoir personne. La maison semblait vide de monde, et de vie.

Ils avancèrent jusqu’au puits qu’ils contournèrent et ils passèrent par la porte de bois rouge cachée derrière le puits. Elle était fermée mais, ne fermant pas très bien, Eurora n’eut aucun mal à la forcer et ce, sans trop faire de bruits. Le bois semblait un peu pourri.

Eurora pénétra dans l’Antre, suivi d’Aladrian…

Aperçu de la maison :


[A suivre dans le post de Peter…
A toi de jouer Peter ]

Blottis tous les deux l’un contre l’autre, Peter somnolait. La douce chaleur répandue au sein de son corps et procuré par leurs deux corps semblait le maintenir sous hibernation. Ce fut son Daemon qui entendit le bruit d’une latte de parquet qui craquait et qui le signala à Peter en remuant légèrement sur sa poitrine…

- Peter, réveille-toi, il y a un bruit… Tu crois qu’on vient nous chercher ?

Par « nous chercher », il entendait bien entendu leurs tortionnaires et non, Eurora et Aladrian… Peter sortit de son inconscience et répondit en frissonnant en sentant à nouveau la brusque froideur de l’atmosphère lorsqu'il sortit de sa somnolence…

- Tu es sûr ?
- J’ai entendu une latte craquer.
- Tu sais, la maison est vieille, le parquet doit sûrement craquer très souvent à l’intérieur…

Pour vérifier, sans un mot, son Deamon se leva et s’approcha du bas de l’escalier qui montait au rez-de-chaussée. Il tendit l’oreille puis, revint vers Peter en lui disant…

- J’entends des murmures… Comme quelqu’un qui parlerait à un Daemon ou l’inverse.

Intrigué, Peter se mit debout et avança vers l’escalier qu’il monta en s’arrêtant sur la première marche. Il se laissa asseoir sur cette même marche et plaqua son oreille sur la porte afin de parvenir à déterminer s’il s’agissait des deux hommes revenus… Il sentit son Daemon grimper sur lui et tendre également ses oreilles de Lièvre à l’écoute d’un bruit de paroles quelconque...

« Eurora, soit prudente… », murmurait son Daemon à son adresse.
Eurora, sans trop de prudence en effet, guidée par l'impatience et l'enthousiasme, traversait à présent le salon d’un pas assez rapide, non sans ayant jeté un rapide coup d’œil dans la pièce afin de voir si personne n’y était. N’y ayant vu personne, elle traversait la salon à grands pas. Elle sentait le sang battre contre ses tempes. D’appréhension ou de peur, ou que finalement il n’y ait personne ici. Ou encore que ce soit trop tard.... Mais son Daemon, pour l’arrêter soudain dans son élan, lui bloqua le passage, une fois rendue à la porte du salon qui permettait d’accéder au couloir…

« Sois plus prudente…, » murmura t-il. « Qu’est-ce que t’en sais qu’il n’y a personne en haut ? »
« Je le sens… »
« Ecoute, ce n’est pas parce que tu es… intuitive que… »
Mais Aladrian s’était interrompu. Eurora l’avait contourné et sortait de la pièce…
« La cave, c’est dans la cave, » murmura t-elle.
Parvenue dans le couloir, elle le parcourut à la recherche de la porte de la cave… Généralement dans ce genre de maison, elle se situait dans ces parages… Son Daemon la rattrapa alors qu’elle s’arrêtait devant la porte en bois de la pièce qu’elle pensait avec certitude être celle de la cave…
« C’est ici, » murmura t-elle. « C’est ici… ».
Elle s’approcha de la porte, appuya ses mains sur le bois en les passant sur le battant. Puis, elle y apposa son oreille afin d’écouter un quelconque bruit de l’autre côté. Elle ne se doutait pas que de l’autre côté du battant, Peter faisait de même…
« Tu entends quelque chose ? » chuchota Aladrian en jetant un coup d’oeil derrière lui.
Eurora ne répondit pas tout de suite puis…
« Non…, » souffla t-elle presque imperceptiblement.
Et s’il n’était finalement pas là, et s’il était inconscient, et s’il était blessé, et si... Elle décida de taire ses interrogations incessantes et elle demanda comme si elle parlait à la porte même, l’oreille toujours collée contre la porte :

- Peter ?

L'oreille collée contre la porte, Peter se recula soudain en entendant le murmure d'une voix...

« La cave, c’est dans la cave, »

Sa main sembla se crisper et devenir soudain moite, son coeur à battre plus fort en pensant que peut-être il allait sortir de là... Il échangea un regard avec son Daemon qui lui rendit son regard dans l'obscurité puis...

« C’est ici, » murmura t-elle. « C’est ici… ».

Il n'entendit ensuite plus rien pendant un moment. Il recolla son oreille contre le battant en espérant percevoir plus facilement des bruits de l'autre côté mais il n'entendait rien... Il ne savait pas ce que faisait l'autre personne de l'autre côté... Pourtant, au même moment, la personne de l'autre côté collait elle aussi son oreille contre ce même battant de porte...
C'est alors qu'il entendit murmurer comme tout à côté de son oreille, sauf qu'il y avait la porte entre eux deux...

- Peter ?

Il sentit son cœur sauter dans sa poitrine... Sur ses genoux, il sentit son Daemon s'agiter, il avait reconnu lui aussi la voix... Peter s'approcha le plus possible de la porte et répondit...

- Eurora?... Eurora, tu m'entends?.. Oui, c'est bien moi, c'est moi Peter...

Il se tut un moment puis, il reprit...

- Ecoute, si tu m'entends... Regarde à proximité de la porte de la cave... Je crois qu'il y a un porte clefs...

Une fois, des profondeurs silencieuses de la cave, il avait entendu l'un des hommes accrocher des clés sur un porte clés. Il était sûr qu'il y en avait un. C'était exactement le bruit des clés... Le bruit d'une clé, c'était quand même facilement reconnaissable, non?

- Regarde autour de toi, s'il y a un porte clé... Normalement, ils déposent les clés de la cave sur le porte clés dans le hall... Je suis certain qu'ils accrochent la clé pas très loin...

Il ferma les yeux un instant et pria qu'elle l'eut entendu.
Eurora, de l'autre côté de la porte. Il ne savait pas comment c'était possible mais il espérait que ce n'était pas un rêve... Si jamais c'en était un...
Le jeune homme laissa reposer sa tête contre le battant de la porte.
Si jamais elle l'avait entendu et qu'elle parvenait à ouvrir la porte, il sentait qu'il allait lui sauter dessus (en toute amitié) et lui témoigner son enthousiasme de revoir le jour grâce à elle, juste pour le simple fait de s'assurer que ce n'était pas un rêve, qu'il était bien libre...
Une chaleur humaine enfin !!!
Enfin, si toutefois, il ne tombait pas directement de faiblesse au sol... En effet, cela faisait quatre jours environ qu'il n'avait rien avalé. Quatre jours environ car dans l'obscurité, il n'était jamais certain du nombre de jours passés. Cela pouvait être moins de quatre, ou plus.

- Eurora?

Il lui sembla qu'il y avait eu un très long silence depuis la dernière fois qu'elle avait parlé. Il se demandait si elle l'avait entendu ou non...
Le simple fait d'entendre sa voix le rassurerait...

En réponse de son appel, Eurora se sentit défaillir en entendant en retour la voix qu’elle avait prié d’entendre…

- Eurora?... Eurora, tu m'entends?... Oui, c'est bien moi, c'est moi Peter...

Il se tut le temps d’un silence pendant lequel Eurora échangea un élan d’enthousiasme avec son Daemon puis il reprit…

- Ecoute, si tu m'entends... Regarde à proximité de la porte de la cave... Je crois qu'il y a un porte clefs...

Eurora colla un peu plus son oreille contre la porte. Il avait d’une voix plus basse et d’une voix confidentielle… Elle saisit les derniers mots.
« Je crois qu'il y a un porte clefs... »

Elle entendit alors de nouveau…

- Regarde autour de toi, s'il y a un porte clé... Normalement, ils déposent les clés de la cave sur la porte clés dans le hall... Je suis certain qu'ils accrochent la clé pas très loin...

Saisissant cette fois ces mots, elle regarda autour d’elle avec appréhension, sentant son cœur battre dans sa poitrine, comme la tambourinement d’un tambour…
« Et s’ils avaient emporté la clé… ? » pensa t-elle. « Devrai-je enfoncer la porte… Le père de Peter pourrait-il l’enfoncer ? »

- Je regarde..., murmura t-elle.

Ses yeux tombèrent sur un porte clé. Près de la porte d’entrée. Elle sauta sur ses pieds et se jeta sur lui puis, observant chacune des clés, elle en prit une au hasard qu’elle essaya de rentrer dans la petite serrure de la porte de la cave… Petite… petite… Retournant près du porte clés, elle chercha une petite clé. Elle en trouva deux qu’elle prit et qu’elle essaya dans la serrure. La première ne donna aucun résultat. La seconde, il y eut un déclic. L’entendant alors, elle se figea derrière la porte, la clé dans la main. D’un bond rapide, elle remit en place l’autre clé et fut de retour devant la porte… qu’elle ouvrit, les mains tremblantes et le tambourinement de son cœur s’étant accéléré en appréhendant quelque chose…

Assis devant la porte lui aussi sur la première marche, Peter se trouvait là. La joie sembla se lire sur son regard lorsqu’il revit la lumière tamisée du hall et il se mit debout. Son visage était certes pâle mais Eurora le trouva aussi maigri… Depuis combien de temps était-il là et depuis quand n’avait-il mangé ? Mangeait-il à sa fin au moins? Il ne sembla pas… Tout ce qu’Eurora trouva à faire était de rester figée devant lui, si heureuse de le retrouver et pourtant elle avait les larmes aux yeux…

Peter n’entendit aucunes paroles être prononcées alors qu’un seul mot lui aurait suffit. Il doutait qu’elle l’avait entendu et s’apprêtait à répéter lorsque…

- Je regarde..., murmura t-elle.

Ces deux mots le parcourèrent et le remplirent d’espoir. Pour la première fois, une douce chaleur se répandit dans on corps qui avait froid. En payant cette pensée, un frisson lui parcourut le dos… Quelques secondes plus tard, il entendit que l’on mettait une clé dans la serrure. Il n’y eut pas de déclic et Peter clôt ses yeux un instant en espérant. Il y eut un autre déclic et cette fois, quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit. S’ouvrit sur une jeune fille au regard qui paraissait embué de larmes et qui semblait ne pas pouvoir bouger. Et peut-être aussi faisait-il triste mine?... Il n'avait pas de glace, il ne pouvait donc pas savoir...
Revoyant enfin le soleil qu’elle dissipait en lui et qui semblait s’être mis en veille le temps de son enfermement, il avança et la prit dans ses bras, ne serait-ce que pour se convaincre qu’elle était bien là et qu’elle n’était pas une illusion de ce qu’il aurait voulu. Et ne serait-ce que pour sentir à nouveau la chaleur humaine, autre que celle de son Daemon. Pour la première fois depuis des mois, une paix apaisante reposait en lui.

[HJ : Post Commun. Avec l’autorisation d’Eurora.]

Tandis qu’il serrait ses bras autour de son amie retrouvée, la plus fidèle de ses amies –et la seule vraie d’ailleurs-, il sentit qu’elle déposait sa tête sur son épaule et quelques secondes plus tard, il entendit de légers sanglots qui lui fit mal comme s’il s’agissait de sa propre peine. Pourtant, il fallait qu’elle pleure. C’était la tension, toute son appréhension de plus en plus élevée au fil des jours qui grimpaient, elle devait l’évacuer. Lorsqu’il sentit les sanglots s’espacer, il se recula alors et une question en tête, il lui demanda d’une voix douce :

- Je me demandai… Cette nuit, enfin il y a quelques heures, tu étais là n’est-ce pas ? Dans la cave… J’ai senti ta présence mais j’ai cru que j’avais rêvé car ça n’a pas duré longtemps.

Essuyant ses yeux d’un revers de mains, Eurora fit un léger signe de tête et répondit à l’affirmative.

- C’était un rêve, ou plus exactement une vision…. Serafina Pekkala avait raison, elle m’avait dit qu’elle me croyait quand je lui avais dit que je t’avais vu en vision il y a quelques semaines…

- Heureusement que tu les a écoutées, fit Peter avec un rire amer.

- Je savais que c’était la réalité que je voyais, répondit Eurora d’un air sombre.

Avec un sourire, Peter resta silencieux. Puis, il reprit :

- Merci d’être venue, je ne t’en serai jamais assez reconnaissant.
- Tu croyais que je ne viendrai pas ? demanda t-elle presque outrée. Outrée même si elle en fut plus que touchée au fond d’elle.
- A vrai dire non, mais j’avais peur que tu ne trouves pas où j’étais.
- Oh, il m’a fallu des semaines mais…

Elle sembla observa attentivement Peter sur ses détails physiques.
- Mais tu n’avais rien à manger ?
- Un bol de soupe de temps en temps. Et encore, y’en avait un à peu près compatissant. Si ça en tenait seulement à l’autre, je n’aurai rien eu… Cependant, j’ai peut-être un peu maigri de visage mais…
- Sans compter que tu es pâle comme un ligne blanc sorti de laver, ajouta Eurora.
- Ce doit être le manque de lumière du soleil…

Mais Peter voulait lui dire quelque chose d’important. Quelque chose qui ne pouvait pas attendre. Il pensait à cela depuis des jours et des jours. [Non, ce n’est pas ce que vous pensez… Du tout].

- Eurora… C’est après toi qu’ils en veulent. Ils m’ont attiré ici dans l’espoir de t’avoir toi.
Et pour savoir s’il y avait une chance que tu viennes, ils ont dû nous espionner ou t’espionner pendant des semaines avant de finalement m’enlever. J’ai beaucoup réfléchi ces dernières semaines ici. Entre nous, je n’avais que cela à faire.

Puis, il resta silencieux, tout en l’observant un moment tandis qu’elle réfléchissait. Son air un peu perdu lui donna envie de nouveau de la prendre dans ses bras mais il se retint de toute ses forces et ajouta…

- Ne t’inquiète pas…

Mais il n’eut pas le temps de terminer ce qu’il voulait lui dire… Tous deux échangèrent un bref regard puis tournèrent la tête vers la porte d’entrée en fixant leurs yeux vers la poignée d’où ils venaient d’entendre un déclic… En un quart de tour, Peter réagit et saisissant Eurora par le bras, il l’attira derrière lui en lui murmurant de ne pas bouger. Il ne les laisserait pas faire. Alors que la porte commençait à s’ouvrir, Aladrian prenait place aux côtés de Peter et se tenait sur la défensive, tous crocs sortis prêts à défendre Eurora lui aussi.

La porte s’ouvrit.
Deux hommes entrèrent.
Peter se raffermit sur ses positions, Anthora se hérissa à ses côtés. Même si elle n’était qu’un lièvre, elle ne comptait pas se faire avoir une nouvelle fois par cette espèce de babouin.

- Comment as-tu fait pour…, commença le premier homme à l’adresse de Peter.

Mais le deuxième homme derrière le premier avait les yeux posés à côté de Peter. Il venait de remarquer qu’il y avait deux Daemons et il reconnut celui de la fille qu’il devait attraper. Il murmura à son complice...

- C’est elle, elle est là. C’est son Daemon.

En un éclair, le Daemon-Babouin qui s’en était pris à Anthora il y avait quelques semaines, se jeta sur Aladrian. Malheureusement pour lui, il avait sans doute sous-estimé sa force ou il s’était surestimé lui-même car, rappelons-le au cas où, Aladrian est une panthère. Et comme toute panthère ou mêmes félins, la puissance de ses pattes comme de ses muscles est formidable ! Aladrian se balança d’un coup alors que le babouin tentait de s’accrocher à son cou et il l’envoya cogner contre le mur. Le primate sembla perdre connaissance tandis que l’homme à qui appartenait au Daemon sombra dans l’inconscience aussi au même moment. A cet instant, le père de Peter arriva par derrière l’autre homme toujours à la même place, ayant enfin réussi à trouver son chemin dans les bois jusqu’à la maison. Rapidement, il analysa la situation et d’un coup de poing bien placé, il assena un coup au deuxième homme qui tomba au sol, évanouit. Il aurait une belle bosse lorsqu’il se réveillerait.

- Ca, c’était pour mon fils espèce de salaud… [HJ : S’cusez pour l’insulte mais c’est sorti tout seul]

Monsieur Varstald reporta ensuite son attention sur Peter et un sourire s’élargit sur son visage. Il se précipita sur lui pour le serrer dans ses bras. Incapable de dire un mot par cette double surprise, Peter se laissa faire, ému.

[HJ : Eurora, à toi la parole ma très chère amie… xD]

Lorsque son père le lâcha enfin, Peter se rendit compte qu'Eurora se tenait à l'écart pour sans doute laisser le père et le fils dans leurs retrouvailles mais, ce dernier ne voulait pour rien au monde qu'Eurora se sente de trop. C'était grâce à elle qu'il avait revu la lumière du jour, elle était sa sauveuse...

"Et un peu plus que cela aussi non...?"
Peter ne répondit pas à la phrase de provocation de son Daemon et alors que son père désignait les deux hommes au sol du doigt, il se rapprocha d'elle et lui fit un grand sourire. Après quoi, il lui prit la main avec chaleur et la garda dans les siennes. (cette fois encore, avec toute l'affection et l'amitié qui pouvaient être décelées de lui-même).

- Ces deux-là, entendit-il alors son père parler, ils vont finir au fin fond d'une cellule toute noire et cette fois, personne ne viendra les chercher, et j'en fais le serment !

Il entreprit alors de les ligoter tandis que les deux jeunes gens consommaient silencieusement la joie de leur retrouvailles.

Puis, Monsieur Varstald commença à soulever l'un des hommes en s'étonnant néanmoins du poids si lourd du premier. Peter se précipita vers le second, moins lourd heureusement, et le souleva de terre. Puis, les deux jeunes gens, l'adulte et leurs Daemons respectifs, sortirent de la Maison en tirant derrière eux le poids des deux hommes...